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Philippe et Phu Dorchi au sommet du Kangch, 19 mai, 9h

 
 

Kangchenjunga

2011

 
Expédition Kangchenjunga (8586m) - Face Sud Ouest


2
0 mai - Retour de sommet


        

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13 mai : ça y est ! La fenêtre météo se confirme pour le 17 mai. Tout le monde est prêt et a hâte de monter vers le sommet. Nous avons prévu de nous reposer une journée au camp 2 (6400 m) car l'étape est assez fatigante. Mais, surprise : une fois là-haut, la météo a changé, le créneau semble repousser au 18. Qu'à cela ne tienne ! Nous patienterons ici une journée de plus. Nous croisons divers membres d'expé qui passent par-là et nous entendons à peu près tous les sons de cloche au sujet des conditions météo à venir. Ma foi !

Au bout de 3 nuits à 6400 m, nous mettons le cap pour le camp3 (7100 m). Et là, nous apprenons que la fenêtre météo s'est encore décalée d'une journée. Nous sommes donc obligés de passer une nuit supplémentaire à 7100 m, un autre problème se pose : pour nous, pénurie de nourriture et de gaz. Pourvu que la météo ne se décale pas encore. Alors pour nous en assurer nous décidons d'appeler directement à Berne en Suisse.

--Allo ? Nous vous appelons du Kangchenjunga, au Népal et nous voudrions savoir si la prévision que vous nous avez envoyé par sms est confirmée ou si elle a encore changé.

-- Veuillez rappeler dans 14 heures et demie et un prévisionniste sera là, nous répond une voix féminine.

-- Mais, on est en plein " summit push ", on aurait besoin de savoir !

Petit décalage entre notre tente bousculée par les bourrasques et le bureau en Suisse, en dehors des horaires prévus. Soit, de toute façon nous n'avons plus le choix : il ne nous reste plus que le strict nécessaire en gaz et nourriture.

Enfin, c'est parti pour le camp 4 (7550 m). Pour ceux qui n'ont aucun problème pour se nourrir en altitude, tout va pour le mieux. Pour ceux qui deviennent anorexiques proportionnellement avec la prise d'altitude, ce n'est pas très facile car on s'affaiblit, pour corser le tout, il a neigé pendant la nuit et il faut refaire la trace.

Quand on arrive au camp 4, on pénètre dans un univers à part. C'est le monde de la haute altitude. Nous sommes en attente de partir vers le sommet et il faut avant tout, penser à récupérer le mieux possible de l'effort du jour. Et il coûte cher cet effort. Désormais on va accumuler pas mal de fatigue et mélangé avec les effets du manque d'oxygène, chacun fera ce qu'il peut. Réfugiés dans les tentes, le vent se léve, alors que ce n'était pas prévu ! On joue vraiment notre joker et savons que les chances de succès sont faibles : pour rejoindre le sommet il y a 1000 mètres de dénivelé, ce qui est énorme entre 7600 et presque 8600 mètres. Ensuite, comme nous sommes les premiers à tenter le sommet cette année, il n'y a ni trace ni cordes fixes, et certains passages sont techniques. Les autres équipes ont encore décalé leur tentative d'un jour, comme par hasard...

Nous partons à 22h ; il neigeote. Nous remontons le long couloir pendant 5 heures et demi. Quand nous parvenons vers 8200 mètres, deux problèmes se posent : d'abord, celui de l'itinéraire, difficile de comprendre où il faut bifurquer pour atteindre le pied du " mur difficile ", un passage rocheux qui conduit vers un système de vires et de petits couloirs, un cheminement plutôt tortueux en neige et rochers. Et puis, la raideur du couloir. La neige est dure et ce qui se monte maintenant devra se désescalader au retour du sommet ; et il n'y a pas de cordes fixes. Aucune erreur n'est permise. Qu'est-ce que cela pourra donner après des heures de fatigue ? Je me pose très sérieusement la question, et ma motivation se transforme en doute... Ceux qui ont suffisamment de marge technique décident de continuer et moi, je décide de faire demi-tour ; le doute n'a pas sa place ici, il faut avoir un bon feeling !

Cédric, Ludo et un Russe, sans oxygène, en compagnie de Philippe atteignent le sommet au bout de 11 heures d'effort. Avec eux, 3 sherpas, Phu Dorjee, Tendi et Dawa. Bravo à eux ! Et ils ont respecté les croyances locales qui veulent que personne ne foule le faite de la montagne ; ils se sont tenus à 1 mètre de la tête des à cinq trésors de la grande neige !

Pendant ce temps, je suis redescendue au camp 4 (Alexia) avec Pemba. Un moment plus tard, Ben nous a rejoint, et tous les trois, Gorgan, Ben et moi, avons mis le cap pour le camp 2 (et devinez quoi ? Eh bien il a fallu refaire la trace entre la C4 et le C2 !), et ce matin, nous sommes tous revenus au CB.

Sommet ou pas sommet, chacun a vécu une expé où il a vécu quelque chose de fort. Tous les regards brillent, mais pas que de fatigue.


L'itinéraire au dessus du camp 4, 7550m


Dans les pentes au dessus du camp de base


Benoit vers 6100m


Dans la traversée entre camp 1 et camp 2


Entre camp 1 et camp 2 avec en arriere plan la montée au camp 3 et le couloir sommital
 


Entre camp 1 et camp 2


Camp 2, 6400m, et Cabru


Image insolite a 6400m


Pique-nique a 6400m


Alexia vers 6800m


Au départ du camp 3, 7100m


Camp 4, 7550m et couloir sommital


Pemba vers 7900m


Pemba dans le couloir sommital vers 8000m


Pemba dans la descente


Début de journée au camp 4 : Makalu, Lhotse, Everest


Jannu


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