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Carstensz

2010

Expédition Pyramide de Carstensz (4884m)

Novembre 2010


        

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Marche à travers la jungle mystérieuse de la Nouvelle Guinée en compagnie de porteurs papous vêtus de l’étui pénien, rocher calcaire d’une beauté à couper le souffle... Voilà un petit aperçu d’une expédition particulièrement exceptionnelle...

Le Puncak Jaya ou pyramide Carstensz est une montagne d'Indonésie située sur l'île de Nouvelle-Guinée, dans la province de Papouasie. Ses 4 884 mètres d'altitude font de cette montagne le point culminant de l'Indonésie et de l'Océanie, ce qui l'inscrit dans la catégorie des sept sommets, et place la Nouvelle-Guinée en première position dans le classement des îles par altitude. Découverte par le Néerlandais Jan Carstenszoon en 1623, la montagne n'est approchée qu'au début du XX siècle et n'est gravie qu'en 1962 en raison de sa relative inaccessibilité. La présence du Puncak Jaya dans la liste des sept sommets attire cependant de nombreux alpinistes désireux de gravir les points culminants des sept continents.

Le Puncak Jaya et les sommets voisins sont un des rares endroits à présenter des glaciers sous des latitudes équatoriales. Ces quelques glaciers, dont le glacier Carstensz qui s'étend sur la face orientale du Puncak Jaya, sont les restes d'une calotte glaciaire beaucoup plus importante qui a commencé à régresser à la fin de la dernière période glaciaire il y a 12 000 ans. Inclus dans le parc national de Lorentz, le Puncak Jaya est situé à proximité de la mine de Grasberg, une mine à ciel ouvert constituant un des plus importants gisements d'or et de cuivre au monde.

Première ascension : 13 février 1962 par Heinrich Harrer, Albert Huizenga, Russell Kippax et Philip Temple.

« Sur l'Aigera, je voulais tester mes compétences, dans l'Himalaya, j'ai appris à connaître la solitude, au Tibet, des personnes hors du commun. Sur l'île de Nouvelle-Guinée, j'ai retrouvé tout cela. »
    — Heinrich Harrer

INDONESIE - IRIAN JAYA

Sur plus d'un huitième du tour de la Terre, du socle continental de l'Asie à celui de l'Australie, de part et d'autre de l'équateur, l'Indonésie est un arc insulaire qui prolonge les chaînes eurasiatiques entre les immensités de l'Océan Indien et du Pacifique.

Avec près de 182 millions d'habitants, l'archipel indonésien se place au 5ème rang des pays les plus peuplés de la planète. La population est composée de multiples groupes ethniques, mais en dépit de cela le peuple indonésien a une conception profonde de l'unité qu'il réussit à maintenir malgré tout.

"Unité dans la diversité" est la devise nationale depuis plusieurs siècles.

IRIAN JAYA

Il s'agit de la partie indonésienne de la Nouvelle-Guinée.
Superficie: 420 000 km2 (soit 22% de la surface du pays)
Densité: 8 habitants/km2 (soit 0,7% de la population totale)
L'Irian Jaya est une des dernières terres sauvages de la planète. Elle est peuplée de 995 000 Papous divisés en tribus qui s'ignorent ou se battent en véritables guerres tribales.
Vêtus la plupart du temps de l'étui pénien en bambou, les Papous vivent à l'état "primitif". Ils sont animistes et parlent des dialectes selon leur localisation.

Une ombre au tableau :

Des problèmes politiques sont à souligner: les autorités essaient de mettre fin au cauchemar démographique (la population augmente de 3 millions d'habitants chaque année) en installant les Javanais vers des régions moins peuplées comme L’Irian Jaya. Mais le million de Papous ne peut supporter sans dommage la venue de près d'un million de Javanais sur leur île comme le souhaite Djakarta.

La Nouvelle Guinée, la plus grande île de l'Océanie et la seconde du monde, est située au nord de l'Australie. Sa superficie est une fois et demie celle de la France. Les habitants aborigènes sont les Papous; le type pur vit dans la partie méridionale et dans la partie occidentale de l'île; le long de la côte septentrionale, on dénote une influence mélanésienne. Cette population est restée au stade primitif de notre préhistoire : elle allume du feu en frottant des silex ou des dents de requin; elle se sert de haches à lame de pierre ou de coquillage.

Leurs maisons reposent sur des pilotis hauts parfois de plusieurs mètres; elles sont quadrangulaires avec le toit en dos d'âne ou bien rondes. Des planches de palmier ou de mangrove forment le plancher; un tronc incliné devient l'escalier d'accès; les murs et le toit sont en écorce et feuilles de sagoutier ou de palmier. L'ameublement se compose de nattes, d'oreillers en bois, de mortiers, de pilons, de récipients pour les aliments qui sont cuits dans des marmites de terre, dans des coquilles ou des coques de noix de coco ou tout simplement en les tenant au-dessus de la flamme.

Les vêtements des hommes se limitent à une ceinture de fibres végétales ou de peau attachée sur les côtés; les femmes portent une jupette de fibres végétales et se parent de colliers, de boucles d'oreilles et de bracelets. Elles consacrent beaucoup de soins à leur coiffure et se servent de peignes de bambou.

La Nouvelle Guinée est dominée par une série de reliefs montagneux, légèrement incurvés en arc, qui sur 2000 kilomètres de longueur en constituent l'épine dorsale, d'une largeur moyenne de 150 kilomètres. Plus elle se dirige vers l'ouest, plus cette épine dorsale s'élève et, des 3000 et 3600 mètres des monts Victor Emmanuel et des monts Orange, on passe aux 4000 des monts Nassau. Puis les monts du Carstensz culminent à 5000 mètres. Le massif du mont Carstensz se situe dans l'IRIAN JAYA, partie occidentale et indonésienne de Nouvelle Guinée.

Sur les versants nord, LE PUNTJAK DJAJA: les faces rocheuses verticales de plus de 800 m de dénivelée ressemblent aux parois des Dolomites (calcaire rugueux). Les prises nombreuses rendent certains passages verticaux ou surplombants anormalement faciles (voie ouverte par R. MESSNER). Sur les versants sud, des pentes neigeuses ou des glaciers arrondis facilitent les descentes.

CLIMAT

Du fait de sa latitude proche de l'équateur, le climat présent en Nouvelle-Guinée est de type équatorial mais dominé par l'influence de la zone de convergence intertropicale. Cette zone est caractérisée par de forts mouvements convectifs de l'atmosphère induits par la convergence des alizés en provenance des hémisphères Nord et Sud. Néanmoins, cette zone de convergence intertropicale subit une faible saisonnalité et se trouve au-dessus de la Nouvelle-Guinée lors de l'hiver dans l'hémisphère Nord. Le Puncak Jaya influence aussi grandement le climat local en raison de son altitude d'une part mais aussi de la topographie, contribuant ainsi à créer un microclimat.

Ainsi, tandis que les plaines et les contreforts des monts Maoke sont soumis à un climat typiquement équatorial caractérisé par des températures élevées et une forte pluviométrie répartie tout au long de l'année, le Puncak Jaya et les sommets environnants connaissent une influence montagnarde typique des hauts sommets situés aux latitudes proches de l'équateur.
Ce microclimat présente certaines caractéristiques communes au climat équatorial des basses altitudes comme une faible variabilité annuelle des températures de l'ordre de 0,5°C et une forte pluviométrie mais il se différentie par une variabilité saisonnière dans la répartition des précipitations et l'ensoleillement. Ces précipitations connaîtraient ainsi un maximum annuel entre fin-décembre et fin-mars par extrapolation des mesures effectuées au mont Wilhelm situé en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le taux élevé d'humidité atmosphérique, 88 % en moyenne et jusqu'à 100 %, entretenu par les fortes températures et la proximité de la mer d'Arafura située à environ quatre-vingts kilomètres à vol d'oiseau expliquent cette relative constance annuelle des températures.
La convection provoquée par les masses d'airs chaudes et humides en provenance du sud et butant contre les monts Maoke sont à l'origine de la formation de nombreux nuages qui déversent leur humidité sur les flancs du Puncak Jaya sous la forme de pluie mais aussi de neige. Cette pluviométrie, qui atteint 5,5 mètres par an en-dessous de 3 500 mètres d'altitude, est sensiblement du même ordre de grandeur à haute altitude. Il pleut ainsi plusieurs heures par jour même à haute altitude, généralement de la fin de la matinée ou du début de l'après-midi jusqu'à la fin de la nuit. Ces précipitations peuvent se faire sous forme de neige lorsque les températures deviennent négatives comme c'est souvent le cas la nuit. Cette couche de neige atteint des épaisseurs entre quinze et trente centimètres au petit matin mais fond rapidement au cours de la journée, notamment lorsque la neige laisse place à la pluie.

L'absence de données météorologiques précises est due à l'inexistence de station météorologique dans le secteur du Puncak Jaya et plus particulièrement à très haute altitude. Les chiffres les plus précis ont été obtenus lors des Carstensz Glaciers Expeditions qui ont installé des instruments de mesure la première fois entre les mois de décembre et mars et la seconde fois en février ainsi que par des alpinistes qui ont relevé ponctuellement des températures. Ainsi, si les températures peuvent varier de 12 °C à 37 °C la journée avec une hausse rapide lorsque le soleil se lève, elles peuvent descendre à -8 °C au camp de base à 4 300 mètres d'altitude et jusqu'à -10 °C au sommet du Puncak Jaya. Ces températures présentent une moyenne quotidienne variant entre 2,5 °C et 6,5 °C entre les mois de décembre et mars, chiffres à généraliser à l'ensemble de l'année en raison de leur faible variabilité.

Le vent, qui est généralement faible avec une moyenne légèrement supérieure à deux mètres par seconde et un maximum à quatre mètres par seconde, présente une variabilité nycthémérale. Le jour, les vents sont anabatiques en s'élevant depuis le fond des vallées vers les sommets le long des parois de la montagne tandis que la nuit le phénomène a tendance à s'inverser pour donner une circulation catabatique avec des vents se dirigeant vers les vallées depuis les sommets. Ce régime de brise de montagne, combiné aux autres facteurs atmosphériques et à l'altitude, augmente la rapidité du changement du temps si bien qu'au cours d'une même ascension, les alpinistes peuvent être confrontés au soleil, à la pluie et à la neige

FAUNE

Les plus hauts sommets des monts Maoke étant intégralement entourés d'une forêt pluviale, les espèces montagnardes vivant sur les plus hauts sommets de cette chaîne de montagne dont le Puncak Jaya présentent de fortes différences avec celles vivant à plus basse altitude. Ainsi, les espèces du sommet du Puncak Jaya sont plus fortement apparentées aux espèces vivant dans les régions tempérées des hémisphères Nord et Sud que celles vivant à quelques dizaines de kilomètres dans les plaines de Nouvelle-Guinée

Aucune expédition scientifique menée dans le but d'inventorier la faune du Puncak Jaya n'a eu lieu si bien que les connaissances actuelles sont parcellaires. En ce qui concerne les invertébrés, les seuls recensés sont cinq espèces de papillons. Les oiseaux sont plus nombreux car 26 espèces ont été recensées. En ce qui concerne les mammifères, vingt espèces ont été répertoriées soit par observation, soit par capture, soit par identification d'ossements. Il s'agit de dix espèces de marsupiaux, de huit espèces de rongeurs, ainsi qu'une espèce de canidé, le chien. La majorité de ces espèces ne sont toutefois plus présentes à ces altitudes élevées non pas en raison de changements climatiques ou d'un changement du biotope mais vraisemblablement sous la pression de la chasse pratiquée depuis 5 000 ans dans les pelouses alpines du Puncak Jaya ainsi qu'en raison de l'arrivée de nouveaux prédateurs représentés par le chien

ASCENSIONS

La voie d'ascension la plus facile pour le sommet du Puncak Jaya est la « Voie normale » ou « Voie Harrer », du nom d'Heinrich Harrer, le chef de la première expédition ayant gravi la montagne. La difficulté de cette voie est évaluée par l'UIAA de III à IV sur la majeure partie du trajet entre le camp de base et le pied du dernier mur. Le dernier mur est constitué d'une paroi rocheuse quasiment à la verticale de 80 mètres de hauteur où la difficulté augmente pour atteindre V à V+. La roche étant très dure, il y a très peu de rochers instables et d'éboulis si bien que ce passage pose généralement peu de difficultés. Une fois cette falaise franchie, la progression se fait sur une arête rocheuse en dents de scie jusqu'au dernier obstacle, une falaise de dix mètres de hauteur mais totalement lisse ce qui fait augmenter la difficulté de VI à VII+. Cette dernière falaise peut être soit escaladée à l'aide de poignées bloquantes, soit contournée. La descente du sommet se fait ensuite essentiellement en rappel. Cette ascension aller-retour entre le camp de base et le sommet par cette voie dure de douze à quinze heures

Deux autres voies existent pour atteindre le sommet mais elles sont plus difficiles. L’American Direct propose une ascension directe vers le sommet essentiellement par de l'escalade. Cette voie exposée est de difficulté croissante à mesure que l'on s'approche du sommet. La troisième voie, l’East Ridge, est de difficulté intermédiaire entre la « Voie Normale » et l’American Direct. Elle offre une progression dans des terrains accidentés, donc avec un risque de chute de rochers, et avec quelques passages plus escarpés

Le climat équatorial présent dans la région entraîne une faible variation annuelle des températures et des précipitations. Ces conditions climatiques font que l'ascension du Puncak Jaya peut être entreprise tout au long de l'année malgré son altitude proche des 5 000 mètres. La meilleure période de la journée pour gravir le sommet est de cinq heures du matin à deux heures de l'après-midi lorsque les précipitations sont en principe absentes. En revanche, le temps changeant rapidement à cause de l'altitude, des conditions climatiques aussi variées que du soleil, de la pluie et de la neige peuvent être rencontrées au cours d'une même ascension.