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Après une nuit agitée au cours de laquelle je me tourne et retourne dans tous les sens (ah la première nuit à 7000) tout en faisant toujours le même rêve claustrophobe (que du bonheur!), je me réveille pas trop mal. Juste le temps d'ingurgiter une gorgée de thé, pour la vomir illico. C'est les jambes en coton que je démarre la fastidieuse remontée de l'arête Nord. Voyant Martine loin devant, je la laisse s'envoler vers le C2 et décide de rejoindre le C1 après 250 m. trop harassants pour moi aujourd'hui.
François.
Nuits plus ou moins agitées pour les autres également (pas une minute de sommeil pour Cécile (?), globalement une bonne nuit pour J Marc, Pierre et Claude). Et cela se ressent le lendemain sur la forme générale du groupe. Réveil à 5h30 pour faire fondre de la neige dans l'abside de la tente (pas d'eau liquide à cette altitude et 1h de cuisson pour obtenir 1/2 litre). Petit déj rapide et c'est parti ... enfin en fractionné avec Martine et François en tête (comme d'hab) et Steph et Pierre en queue de troupe (comme d'hab également !).
Cette fameuse arête nous révèle progressivement ses secrets: d'abord un panorama de toute beauté avec vue sur le minuscule CBA, le C1 juché sur la seule plateforme possible du col nord (un véritable nid d'aigle), des sommets que nous commençons à toiser du regard.... mais également la volupté de ses formes qui nous laisse le souffle court (alternances de pentes douces et sévères, invisibles des camps précédents). Martine y semble moins sensible puisqu'elle atteint seule le C2 (7700m). Les garçons, plus touchés, ne dépasseront pas la lèvre de glace à 7500m. Excuse de taille, la dégradation météo qui nous pousse à redescendre au C1 puis au CBA dans la grisaille. Accueil toujours aussi attentionné de nos Sherpas (jus de fruit et repas avec leur traditionnels sourires). Que du bonheur pour des marcheurs fatigués de leur journée. Prochaine étape d'acclimatation: nuit C1, nuit C2, petite balade au dessus pour friser les fatidiques 8000 et redescente au CBA. Mais ceci après 2 jours de repos au CBA. Vive le sport !
Pierre.
Première nuit au col Nord:Avec Claude et Cécile.
On fait fondre de la neige pour un dîner anticipé et on se serre dans l'humidité glaciale.
Claude s'en sort le mieux avec un sommeil correct.
Cécile: nuit blanche et pour ma part deux heures tout au plus..
On attend que le jour vienne sans arrêt et ça tarde... c'est interminable..
5h la tente prend de l'éclat mais la température est plus que basse.
Cela complique la préparation: un mal fou à s'habiller!
Comme d'habitude je pars le dernier et vois les six compagnons plus ou moins espacés sur la longue langue de neige qui mène au camp 2.
Ravi d'être dans ce décors mythique.
Je souffle toujours comme un fou-15 pas et une vingtaine de respiration- 4h d'effort et voilà les 7500m et midi pile qui sonne.
Je vois Martine dans les rochers au dessus,elle seule arrivera au camp 2..
Retour assez éprouvant jusqu'à l'ABC...
Repos en vue....
Steph.
Une de ces journées magiques en altitude ou le corps fonctionne bien. Je remonte l'arête Nord jusqu'au camp à 7700 m sans souffrance particulière. Mon esprit se focalise sur deux mots : "équilibre et rythme", je m'efforce de prendre un pas lent et régulier et de poser mes crampons de manière à m'économiser. Les longues pentes de neige monotones sont heureusement derrière moi, l'altimètre marque 7600 m. Au-dessus, il n'y a personne sur la montagne, les Sherpa sont déjà descendus après un dépôt de tentes au C2. Derrière moi quelques silhouettes continuent de monter, je suis incapable de reconnaitre François. Je m'étais fixé comme paramètres de retour, soit le C2 à 7700 m., soit midi, soit un changement de temps. Il n'est que onze heures, aussi je pose mes crampons et je monte dans les rochers en suivant les cordes fixes, certaines sont inutilisables et mériteraient d'être retirées de la montagne. Il est difficile de trouver un rythme dans ces rochers instable, cette année, l'Everest est incroyablement sec. Il est midi et je suis seule à 7700 m. Le sentiment de solitude qui m'envahit devant l'immensité des lieux s'accompagne paradoxalement d'un sentiment de plénitude et de bien-être. La montagne est à présent désertée des autres alpinistes et pourtant je suis confiante. 1 h 30 de descente jusqu'au col Nord, pas âme qui vive, je suis extrêmement prudente, car le moindre faux pas pourrait être gênant. La vue du camp du col Nord, tout petit en bas sur l'arête, me rassure. Il était convenu que François m'attendrait là, j'imagine qu'il surveille ma descente: Quelle joie de retrouver les tentes et la présence humaine.
Martine.
Départ matinal du Col Nord avec le Changtse en arrière plan
Les 7000 du Tibet avec le camp de base avancé dans la virgule
du glacier
Vers 7400 m, entre C1 et C2 (en arrière plan Pumori et Cho
Oyu)
Au même endroit en direction du sommet... avec le couloir
Norton bien visible