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Everest

2009


Expédition Everest (8848m) - Arête Nord

4 mai - Montée au camp 2


        

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Dernière journée d'acclimatation sur la montagne. La montée au camp 2 est toujours aussi fastidieuse : une grande pente de neige interminable avant d'atteindre vers 7600 m des bandes de rochers brisés comparables à la montée au refuge du Goûter... C'est vers 7700 m que nous posons notre tente, à ce jour la seule au delà du col nord.

 

10h15 : j'arrive à la base des rochers; 1 heure de plus que la dernière fois. Je me disais bien que je me trainais aujourd'hui... En arrivant au camp 2, Gyalze me montre ses petits gants en laine et me dit qu'il a froid. Il n'a pas pris ses moufles (pas besoin pour une balade à 7700 !) et repart illico au camp 1. Dommage, nous aurions bien eu besoin de lui pour monter la tente...

Avec Nima Dorjee, nous commençons à agrandir une des plates formes rocheuses préexistantes; 45 minutes plus tard, nous déplions la tente. Le vent souffle suffisamment pour que ce soit la galère à deux. Comme par miracle, Christian arrive et son aide est la bienvenue ! Les débris de cordes laissés par les expés précédentes sont également d'une grande aide pour arrimer notre tente aux rochers.

Christian repart comme il est arrivé (il avait décidé de ne pas dormir à 7700 m), nous nous mettons à l'abri dans ces quelques mètres carrés qui nous servent de refuge pour les prochaines 24 heures, face aux 7000 du Tibet...

 

Ludo.

 

 

Fastidieuse la montée ? Allons donc : une banale pente de neige s'étalant entre 7000 et 7600 m. Un terrain ou je courrais dans les Alpes, alors qu'ici je me traine lamentablement. C'est avec plaisir que j'arrive au camp, une tente mise en place par Ludo, Christian et Nima Dorje. Il ne me reste plus que le plus difficile à faire : passer la nuit et être capable de tenir debout le lendemain. Malgré la fatigue de la nuit précédente (à 3 dans la tente au Col Nord) j'apprécie cependant que l'on soit trois pour cette nuit en haute altitude. C'est un gage de sécurité que de ne pas être seul si haut. Mais alors, quelle nuit..., coincé entre Ludo et Nima Dorje, je ne sais pas comment il ont pu fermer l'oeil. Déjà sujet à un sommeil agité au niveau de la mer, ce phénomène ne fait que s'amplifier à mesure que je monte en altitude. Ce qui fait que les pauvres compagnons qui ont l'infortune de partager la même tente que moi se trouvent pris dans une sorte de mélstrom de mouvements saccadés qui ne se calme qu'avec l'arrivée du jour. Et lorsqu'à 4 heures du matin alors que le jour va bientôt poindre et que le vent s'en mèle, oubliez définitivement le sommeil...

 

François.